100 idées pour (faire quelque chose de) Sedan (1/100)
L’endroit le plus secret de Sedan
Quel est l’endroit le plus secret de Sedan ? D’après moi, c’est le square Monard. Espace coincé entre les immeubles qui bordent l’avenue Leclerc et la rue Gambeta, avec deux ouvertures sur la rue de la République au Sud et sur la rue Saint-Michel au nord. C’est un espace accessible à tous et pourtant le mieux caché. Je suis persuadé que la plupart des Sedanais ne le connaissent pas. Actuellement, le square Monard n’a aucune poésie : une rangée d’arbre centrale et des places de parking autour. Mais le square Monard a un potentiel incroyable qui force à l’idée, aux idées. Et c’est avec le square Monard que j’ouvre ici cette série de
« 100 idées pour (faire quelque chose de) Sedan ».
Ce square est un truc insignifiant comme l’est devenue la ville. Et c’est justement en partant de cette insignifiance que j’entends commencer ma contribution au renouveau de la cité. Accrochez-vous, ouvrez grands vos yeux, lisez à haute voix ces lignes, remplissez ainsi vos oreilles et celles de vos proches, présentez votre cœur et votre esprit à cet élan d’optimisme et de créativité, puis frottez-vous les mains comme quand on va entamer de grands travaux. Car vous allez devoir vous mettre à l’ouvrage. Moi, je ne suis qu’un passeur d’idées ; je vous les offre, prenez-les, faites-les vôtres et… au boulot !
Le square Monard a tout pour devenir une oasis, un lieu de tranquillité végétale, un lieu vert de méditation. Ou encore le lieu secret des Sedanais pour venir y dire leurs secrets, qui, pareils aux bruits d’oiseaux, battements d’ailes ou chants furtifs, ne sortiraient jamais de cette verdure. Mettez-moi les monceaux de tôles à la casse, ouvrez le bitume et le béton qui asphyxient le sol. Et si vous ne le faites pas, cet héritage funeste finira quand même par disparaître sous la magie du végétal. Il faut faire du square un espace exubérant, et pas seulement au ras du sol, non, il faut de la hauteur à une végétation quasi exotique, avec quelques arbres géants qui dépasseraient les toits des maisons, avec des lianes qui s’accrocheraient sur les façades des immeubles déjà couverts de mousses dans lesquelles des oiseaux exotiques nicheraient. Il y aurait trois ou quatre couloirs verticaux, disposés selon la cosmogonie du lieu pour laisser passer le soleil, éclairer le tout, et réchauffer l’atmosphère. Il faut faire du square Monard une jungle envahissante pour contredire le désert minéral qui règne un peu partout dans les rues de Sedan. J’accepte les grenouilles repeintes des plus belles couleurs, les insectes volants et rampants, et quelques singes si vous voulez.
Laissez la végétation prendre le dessus sur toute volonté humaine, laissez-lui la liberté de se développer comme elle l’entend. Quelque temps après, on verra le square Monard comme une forêt primaire, un sanctuaire. Les étrangers n’oseront pas y pénétrer de peur de ne pas pouvoir en ressortir. Un Sedanais grincheux qui le traverserait serait lavé de son pessimisme, aurait goûté un instant de la sérénité et de l’élan nécessaires au bonheur d’un être, de son entourage, de son quartier, de sa ville. Il en ressortirait ressourcé, illuminé, regonflé pour changer le monde. Placez-y un adolescent nihiliste, fainéant, grossier, vous en ferez un activiste positif qui dit ‘bonjour’ et ‘merci’, et qui ne désirera qu’une seule chose : créer pour le bien de l’humanité en général et pour celui de Sedan en particulier.
(c)Jérôme Paul 2017
Pour en savoir plus, un guide pédagogique : Inventer les villes-nature de demains, de Gaëlle Aggeri, chez Educagri éditions
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