100 idées pour (faire quelque chose de) Sedan (24/100)

Pour laisser une trace de Sedan dans la mémoire des Français, il faut laisser des marques dans la langue, dans le français donc. Il faut donc se débrouiller pour que Sedan et les Sedanais entrent dans la langue. Comment ? Grâce à des expressions positives comme « Courageux comme un Sedanais ! » ou mieux « Généreux comme un Sedanais ! ». Mais aussi avec des proverbes comme : « Sedan tombe et se relève toujours » ou « C’est à Sedan qu’on bâtit les plus grands châteaux ! » Je ne suis pas très sûr de la signification de ce dernier proverbe, mais l’important n’est pas de se jeter des fleurs, c’est de redonner confiance aux Sedanais d’abord, redorer ensuite le blason extra-muros.

Source Jean LecaillonÉvidemment, hors les murs, il faudra agir subtilement et efficacement : former des lexicographes qui finiront par travailler là où l’on écrit des dictionnaires afin qu’ils insèrent dans la nomenclature les nouvelles expressions positives relatives à la ville et à ses habitants ; former des formateurs d’enseignants qui éduqueront une armée d’enseignants de français dans le but de faire apprendre aux enfants ce qu’est la langue enrichie de ses nouvelles expressions Sedanaises ; infiltrer les sphères rédactionnelles de la politique afin que les discours de nos dirigeants et candidats au pouvoir soient truffés des expressions favorables à la ville. Quand ce travail de longue haleine sera fait, alors on pourra profiter d’une bonne réputation.

source Jean LecaillonD’un autre côté, on peut, si ce qui précède vous semble relever de la fourberie, on peut sur le plan linguistique s’intéresser à un autre projet : celui de créer carrément une nouvelle langue qui ne serait parlée qu’à Sedan. Il suffirait d’ouvrir une commission d’experts qui étudieraient la question, qui élaborerait la langue qu’on appellerait tout simplement le Sedanais ou le Sedan. On pourrait s’inspirer d’ailleurs du fascicule de Jean Lecaillon L’patois du S’dan.

source Jean LecaillonEnsuite, la commission formerait des instituteurs, et il suffirait alors d’enseigner la langue dans toutes les écoles (immersion obligatoire). Radio et télévision en Sedan. Les affichages publics en Sedan. Langue administrative en Sedan. Cours du soir pour les adultes voulant accélérer leur apprentissage du Sedan. Et tout doucement, la langue prendrait de l’ampleur, consistance, chair et âme de la cité. On serait alors fier de dire : « Moi, ma langue maternelle, c’est le Sedan ! » Et indubitablement, le monde entier finirait par parler de nous.

Si l’invention des langues vous passionne, vous pouvez lire le très sérieux ouvrage de Marina Yaguelo « Les Langues imaginaires. Mythes, utopies, fantasmes, chimères et fictions linguistiques » Ou si vous êtes un peu plus excentrique, lisez justement de Stéphane Mahieu : « La Phalanstère des langages excentriques »

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Le fascicule L’patois du S’dan de Jean Lecaillon, imprimé en 1959 sur les presses de la Nouvelle Imprimerie de Sedan peut encore se trouver dans les bonnes bouquineries. Allez faire un tour à la Librairie Turenne, 1 rue de l’Horloge à Sedan (07 89 58 69 75). Il y est sûrement !