Un retour sur des lieux après une longue absence est toujours un voyage dans le temps. On retrouve son passé avec ce que nos souvenirs en ont fait, avec les modifications des lieux opérées par les autres. Imaginez que vous ayez quitté les Ardennes et qu’après vingt ans vous y retourniez… Votre passé resurgira immanquablement au détour d’une rue, au regard d’un paysage. Dans Le Festival, roman paru en 1997 aux Éditions de la Société des Écrivains Ardennais, Fabrice Paulus nous offre un tel voyage, qui aurait pu être sentimental, mais qui relève plutôt du récit policier.

Suite aux paroles mystérieuses d’un accidenté de la route avant de mourir, Philippe, ancien garçon du café L’Univers, situé autrefois à Charleville, revient dans les Ardennes pour régler définitivement une histoire qui alourdit sa conscience. C’est sur les lieux du drame qu’il veut rectifier une erreur judiciaire. Le narrateur parle même d’un règlement de compte.

Ce court roman nous promène quasiment à chaque page dans les rues de Charleville, s’arrêtant parfois aux endroits incontournables comme le Vieux Moulin ou la place Ducale. Paulus décrit celle-ci avec un tel brio qu’il faudrait reprendre ce passage pour les guides touristiques, même si la statue de Charles de Gonzague y était encore, et que maintenant elle est partie se promener vers le Cours Briand. Il aurait fallu ajouter une carte afin que le lecteur peu familier avec la préfecture des Ardennes puisse plus facilement suivre le narrateur.Le titre du roman fait évidemment référence au Festival mondial des théâtres de marionnettes. On s’y promène en arrière-plan. Mais sa présence permet d’accentuer les agissements du jeune Philippe, qui, serveur à l’Univers, s’était amusé à manipuler certains clients du café, comme un marionnettiste tire les ficelles de ses poupées.Si vous aimez les Ardennes et Charleville, si vous appréciez les récits au ton policier mais qui n’en sont pas, si vous avez le goût des histoires bien ficelées, si vous suivez les conseils du chroniqueur de la Cacasse littéraire, alors (re)lisez Le Festival de Fabrice Paulus. L’ouvrage n’est certainement plus disponible en librairie. Il vous faudra tenter votre chance chez les bouquinistes ou en bibliothèque. Une réédition serait d’ailleurs la bienvenue, avec en couverture une autre et belle illustration de Daniel Casanave.

Le Festival peut être aussi déniché sur internet. Tentez votre chance auprès de Racine d’Ardennes (https://www.racine-d-ardennes.fr) ou sur une autre plateforme de vente de livre en ligne.

 

Retrouvez deux autres ouvrages de Fabrice Paulus chroniqués sur ce blog :

La ferme isolée, du commissaire (Fabrice) Paulus

L’Énigme du Père Paulus-Lachaise, la couleur amère des lettres