Le Petit éloge de la vie de tous les jours, de Franz Bartelt, disponible en folio poche dans la collection 2 €, c’est 26 petits textes inspirés par la vie de tous les jours. Le lecteur ardennais avisé sait que Bartelt vit dans les Ardennes – celui qui ne le sait pas encore l’apprendra très rapidement -, et cette connaissance nous offre un filtre savoureux que les autres (ceux de l’intérieur comme pourraient dire des Alsaciens) n’ont pas.
Même quand Bartelt ne cite pas ouvertement des noms ardennais, on sait de quoi il parle, on reconnaît un paysage, une atmosphère, les gens. Et quand Franz Bartelt cite des noms, les lieux mentionnés ne sont pas nécessairement les grandes villes du département, ce peut être un endroit plus petit, parfois inconnu d’un Ardennais vivant à l’autre bout du territoire, comme la vallée de la Goutelle. Il parle aussi un peu de la Belgique, car les Ardennais de France sont tous un peu belges : qui dit frontalier, dit un pied tantôt ici, un autre tantôt là chez nos voisins.
Bartelt parle des Ardennes en racontant le quotidien, sans se préoccuper de faire la promotion du département. Cet éloge de la vie de tous les jours permet justement de situer les Ardennes dans le cosmos. Et ça rassure. Même quand la description est sévère, la drôlerie de l’écrivain pour nous raconter des scènes que les services sociaux pourraient trouver préoccupantes, cet humour nous permet d’accepter (peut-être momentanément) le fait que nous nous trouvons dans ce que les économistes appellent la diagonale du vide. Finalement, ces réflexions sur le quotidien situé dans les Ardennes tournent très rapidement à l’universel. C’est peut-être la meilleure façon de parler de sa région : dire la vie de tous les jours ou raconter des histoires, sans insister sur le caractère régional, sans non plus l’éviter.
Et puis, de temps en temps, il nous faut bien un ennemi. Ne serait-ce que pour affirmer notre territorialité. Alors Bartelt nous parle non pas de Paris (c’est encore trop loin pour les Ardennais), mais de Reims. Et il s’en donne à cœur joie. Enfin, quand Paris s’approche, c’est pour être battu par une équipe de foot sedanaise, que dis-je ? une équipe ardennaise.
Bartelt, c’est le meilleur VRP des Ardennes, sans avoir voulu l’être certainement, un écrivain qui réussit à vendre les Ardennes sans que la clientèle s’en rende compte, et sans bouger de Nouzonville, ou presque.
Vous pouvez facilement vous procurer ce petit livre de Franz Bartelt en librairie, ou en cliquant sur l’image ci-dessous.
PS: Ces textes ont fait l’objet d’une représentation théâtrale… à quand une nouvelle tournée ?
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