L’histoire se passe à Sedan, et rien que cela est remarquable, car peu nombreux les romans se déroulant dans l’ancienne Principauté. Plus remarquable encore est d’avoir remis le drap de Sedan à l’honneur et d’offrir à celui-ci un renouveau international. Car dans ces pages, il existe encore une manufacture de drap qui a du mal à survivre, comme le reste du tissu industriel sedanais. La grande bourgeoisie qui tenait les rênes de ces fabriques survit tant bien que mal elle aussi parmi les lignes du roman. Que vous soyez issu de cette bourgeoisie, de la classe des contremaîtres, ou des ouvriers ayant travaillé dans le textile ou même la métallurgie, vous reconnaîtrez dans le livre des bribes d’ambiances familiales.

Le prologue plonge le lecteur dans une époque tendue, près de 80 ans en arrière, sous l’occupation, quelques années après la guerre d’Espagne, quand un Espagnol (le Catalan) débarque dans la vie des propriétaires d’une manufacture de drap. Le reste du roman se déroule à l’époque contemporaine : une lettre de dénonciation qui remue le passé parfois peu glorieux de certains, deux meurtres de vieilles dames, un commissaire velléitaire, un autre crime vengeur, et un bourgeois qui s’éteint au moment où se ferme le livre. Voilà sans trahir l’histoire la majeure partie des composantes de celle-ci.

photographie de Jean-Marie Lecomte

photographie de Jean-Marie Lecomte

La pointe d’espoir apportée par Daniel Grandjean , c’est un contrat à l’international pour la production du drap de Sedan afin d’aller recouvrir les sièges des automobiles américaines. La résurrection du drap fin de Sedan ! Du Sedan dans ce que les Américains appellent maintenant des ‘sedans’. Cela fait rêver ! On devrait multiplier les fictions qui offrent pour le département des lueurs d’optimisme.

La couverture du livre annonce le roman policier. Certes, tous les éléments du polar sont là. Mais parfois on peut se demander si on n’a pas un peu abusé de l’appellation, car de longs passages tiennent plus du roman de littérature blanche (sans appartenance de genre) que du polar ; ou alors on aurait affaire à un roman mixte qui jonglerait tout à la fois avec les balles du genre policier et avec celles du roman sentimental. Quoi qu’il en soit, saluons les Éditions Noires Terres qui publient un roman ardennais. J’ose ici me permettre de proposer mes services à l’éditeur pour une relecture supplémentaire des prochains manuscrits afin d’éviter au lecteur l’usage inconsidéré de la ponctuation dans Sedan-Catalan. Avec un tel nom, les Éditions Noires Terres devraient se faire le champion du polar ardennais : du roman noir ancré dans nos terres ardennaises.

Vous pouvez vous procurer l’ouvrage dans toutes les librairies ardennaises ou directement sur le site de l’éditeur Noires Terres en cliquant ici.

Sedan-Catalan

Un autre polar chez le même éditeur ? Essayez celui-ci :

L’Énigme du Père Paulus-Lachaise, la couleur amère des lettres

Et vous voulez tout de suite, à déguster sur place, un polardenne truculent, lisez l’entièreté de Pêle-mêle macabre à Bayencourt, disponible en libre-service sur ce site :

Pêle-mêle macabre à Bayencourt (1/52)